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L’ARMEMENT DES INDIENS

 

 

 

 

 

L'arc

A l'époque des guerres indiennes, les Indiens d'Amérique du Nord utilisaient couramment un arc droit dont la force était d'environ 15 kilos.

Les arcs étaient fabriqués en bois, généralement à partir de l'hickory, et étaient parfois renforcés par des bandes en nerf de bison lesquelles étaient généralement ligaturées.

Les cordes pouvaient être constituées de fibres végétales tressées ou de boyau de loup ou de coyote.

 Les flèches, relativement courtes, étaient en bois.  Elles étaient pourvues d'une pointe en bois durcie au feu, ou en pierre taillée et polie, ou en os, ou encore en métal.

 Les carquois, destinés à protéger l'arc et sa corde de l'humidité, étaient réalisés en peau.  Généreusement décorés de perles, peintures et lanières diverses, ces objets sont aujourd'hui très recherchés et très représentatifs de leurs tribus d'origine.

 Malgré l'apparition des armes à feu, l'arc resta l'arme de chasse préférée des Indiens.  Celui-ci présentait l'avantage, en cas de raté, de ne pas voir le gibier s'enfuir à la suite d'une détonation.

 Arme puissante, l'arc indien permettait, à une dizaine de mètres, de transpercer un bison de part en part.  En cas de rencontre avec un os, la pointe se logeait profondémenent dans celui-ci.  Une vertèbre de bison, conservée à l'American Indian Museum de New York, est à ce sujet très révélatrice.

 

Le tomahawk

Arme classique du corps-à-corps, le tomahawk pouvait, selon l'époque et la région d'origine, prendre la forme d'un casse-tête réalisé en bâton noueux,  d'une massue en bois dotée d'un bloc de pierre à son extrêmité, d'une hachette, ou même d'une hachette combinée avec un fourneai à pipe.

 

L'arme originelle fut bien sûr le casse-tête en bâton  qui, par la suite, se vit adjoindre une masse en pierre à l'extrêmité.

Au contact des Européens, l'arme évolua vers la hachette à bout de fer.  Les fers munis d'un fourneau à pipe furent aussi acquis aux marchands européens qui tradiquaient le troc avec les Indiens.

On retrouve parfois certains fers en forme de fleur de lys ce qui laisse supposer une fabrication française, peut-être prévue pour le Canada ou la Louisiane.

 Le tomahawk servait à assomer l'adversaire mais aussi à le scalper lorsque le temps manquait pour pratiquer l'(opération) dans les règles de l'art. Les motifs de décoration des tomahawks sont nombreux : manches ornés de peaux de bêtes, adjonction de perles ou de plumes, peintures diverses.

 

Le couteau

Outil et arme de première nécessité, le couteau était réalisé en pierre ou en os taillé et poli.  Pour en éviter la perte, on le transportait dans un étui profond ne laissant dépasser que l'extrémité du manche.

 

Après l'arrivée des Blancs, les Indiens confectionnèrent des couteaux en fer à partir de lames de sabre ou fabriquèrent eux-mêmes des lames métalliques grâce à un équipement métallurgique rudimentaire.

Le troc permit aux Indiens d'acquérir des couteaux de qualité.  Le modèle le plus connu fut certainement le couteau à écorcher de type (Russell).

 

Outre son rôle d'outil à la chasse ou au campement, le couteau fut bien évidemment utilisé à la guerre pour le corps-à-corps ainsi que pour scalper les adversaires morts ou vivants.

Pour ce faire, une entaille circulaire partant du front et passant juste au-dessus des oreilles était pratiquée au couteau.  Saisissant ensuite la peau du cuir chevelu entre ses dents, l'Indien l'arrachait d'un coup sec, en un seul mouvement.  Rares furent les victimes scalpées vivantes à avoir survécu à un tel traitement. Le scalp, séché soigneusement, était ensuite décoré de dessins rituels racontant les circonstances de la prise par le guerrier.

 

La lance

Au combat, la lance fut essentiellement utilisée comme insigne de (grade) ou de ralliement.  A cet usage, la hampe était décorée de fourrures, de tissus chamarrés, de plumes.

Les Indiens ne semblent pas avoir utilisé spécialement la lance en usage guerrier.  Ils l'utilisèrent par contre à la chasse mais, dans cet usage, la lance était courte et d'aspect beaucoup plus utilitaire.

A l'instar des autres armes, les pointes en silex furent remplaçées, après l'arrivée des Blancs, par des pointes en fer d'une taille relativement longue.

 

Les armes à feu

Les Indiens d'Amérique du Nord firent connaissance avec les armes à feu lors des incursions espagnoles dans cette partie du monde au XVI ème siècle.  Ainsi, en 1539, Fernando de Soto explora la côte ouest de la Floride.  L'année suivante, à la tête d'une forte expédition, Francisco Vasquez de Coronado partit à la recherche des mystérieuses "Sept Cités d'Or".  A son retour au Mexique, deux ans plus, il n'avait pas trouvé d'or mais avait exploré la Californie, l'Arizona, le Nouveau Mexique, le Texas, l'Oklahoma, une partie du Kansas, le Rio Grande et le Grand Canyon du Colorado.

A la suite de ces deux explorations, l'Espagne ne s'intéressa plus aux territoires du Nord et la frontière hispanique se fixa définitivement à hauteur de Santa Fe en 1599.

 

En 1609, les troupes françaises de Champlain tuèrent deux chefs iroquois à coup d'arquebuse.

Lors des guerres du Canada, les Français dotèrent leurs alliés Hurons et Algonquins de fusils à silex qui servirent contre les Britanniques et leurs alliés Iroquois.  Jusqu'à la chute de Québec en 1759, les Français fournirent ainsi de nombreuses armes aux peuplades locales.

 

Les Indiens purent acheter des fusils auprès des comptoirs coloniaux au prix de 20 peaux de castor pour un fusil à silex.

Toutefois, les prix pratiqués faisaient de l'arme à feu un produit de luxe souvent négligé au profit d'objets plus utiles : couteaux, tissus, ustensiles de cuisine, pointes de flèches,...

 

Le fusil à silex fut longtemps le seul modèle demandé, autant par habitude que pour son aspect pratique.  L'approvisionnement du chasseur pouvait se limiter à quelques silex, à de la poudre et quelques balles.

La diffusion des armes à percussion, qui nécessitaient la mise en place d'une capsule de fulminate avant chaque tir, resta longtemps très restreinte.  L'avantage technique de ce nouveau type de mise à feu n'apparut jamais évident aux Indiens.

 

Vers 1810, le gouvernement US suivit l'exemple de firmes privées en fabricant à l'arsenal de Springfield 1.200 "mousquets indiens".  Ces armes n'eurent aucun succès car seuls les modèles traditionnels étaient demandés.

Les Indiens préférèrent toujours les armes à canon court, du genre mousquet de cavalerie ou carabine.  Souvent, ils n'hésitèrent pas à raccourcir les fûts et canons de leurs armes tout en décorant ces dernières d'ornements en cuivre.  Pour répondre à ces goûts, les fusils de traite furent vendus avec des garnitures en laiton et s'ornèrent de contre-platines en forme de serpent ou de dragon.

En raison de leurs performances, les fusils rayés furent très demandés par les Indiens.

Un même engouement suivit l'apparition des fusils à chargement par la culasse.  Ces modèles permettaient de pouvoir tirer et recharger en restant couché alors que les modèles à silex ou à percussion nécessitaient de se redresser, au moins à genoux, pour réintroduire poudre et balle dans le canon.

A la faveur de la guerre de Sécession et des grandes migrations blanches vers l'Ouest, les Indiens purent se doter de nombreux fusils à chargement par la culasse, souvent du type Sharps, ainsi que de revolvers à percussion.

Vers 1876, une arme à chargement par la culasse valait une vingtaine de peaux de bison ou plusieurs chevaux.  Une arme à répétition valait largement le triple.

 

Les Indiens acquirent leurs premiers fusils à répétion lors d'embuscades.  Ainsi, deux fusils Henry furent récupérés par eux lors de l'affaire du Fetterman Massacre.  L'approvisionnement en munitions resta toujours problématique aussi l'utilisation des armes les plus modernes par les Indiens resta-t'elle exceptionnelle. Les Indiens pratiquèrent le rechargement des cartouches métalliques de façon artisanale.  les étuis retrouvés sur les lieux des combats prouvèrent cette activité.

 

Lors du combat à cheval, les Indiens mirent au point une étrange méthode de rechargement des fusils à silex.  Les balles étaient dans la bouche du cavalier, la poudre dans une poire portée en bandoulière.  Le chargement se faisait en versant la poudre dans le canon, en crachant la balle dans celui-ci et en donnant un coup sec contre la cuisse pour faire descendre le projectile sur la charge.  L'avantage était qu'il n'y avait aucunement besoin d'une baguette.  Toutefois, il fallait veiller à tirer sans laisser la balle quitter sa position de chargement sous peine d'éclatement du canon !

 

Un panorama de l'armement des Indiens, en ce qui concerne les armes à feu, peut être fait en se basant sur l'inventaire dressé par l'armée US lors de la reddition des Cheyennes et des Sioux en 1877 :

- 284 fusils dont : - 160 fusils à un coup à chargement par la bouche,

                              - 85 fusils à chargement par la culasse

                              - 39 fusils à répétition (dont 12 d'un modèle Winchester)

- 123 revolvers dont : - 122 à percussion

                                    - 1 à cartouches métalliques.

Selon les critères de l'armée US, toutes ces armes étaient dans un état interdisant toute utilisation militaire.

 

Lors de la célèbre bataille de Little Big Horn, l'armement dut être similaire.  Les douilles de cartouches retrouvées sur le terrain proviennent en majorité de fusils Sharp et, beaucoup plus rarement, d'armes Henry ou Winchester 1866.  Les cadres survivants de la colonne Custer affirmèrent que les Indiens étaient tous armés des nouveaux modèles Winchester 1873.  Il s'agissait là d'une justification mensongère.  Aucune douille de Winchester 73 ne fut retrouvée à Little Big Horn. 



26/01/2013
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