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LES GRANDES BATAILLES INDIENNES

Bataille du fleuve Wabash

4 novembre 1791

Le Traité de Paris de 1783 reconnut l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique. Il octroya au nouvel état une souveraineté sur toute terre située à l'est du Mississipi et au sud des Grands Lacs. 

Cet espace incluait les territoires ancestraux de plusieurs tribus indiennes, situées au nord-ouest du fleuve Ohio, qui ne furent évidemment pas consultées et qui ne reconnurent jamais le traiter.  Durant la seconde moitié des années 1780, les colons subirent environ 1.500 attaques de la part des tribus locales.  Du fait de cet état d'insurrection perpétuel, le président Washington décida d'utiliser la force armée afin de pacifier la région.

 

Le 7 octobre 1790, une troupe de 1.453 hommes (dont seulement 320 militaires professionnels), sous les ordres du général de brigade Josiah Harmar, fut engagée contre les tribus indiennes locales.  Le 22 octobre, à proximité de l'actuelle localité de Fort Wayne, la troupe parvint au contact des Indiens.  Harmar, réputé pour son état d'ivresse perpétuel, envoya une colonne de 400 hommes, dirigés par le colonel Harding, contre une force estimée à 1.100 Indiens.  Informé de l'importance réelle de la force indienne, il se refusa à engager de nouveaux effectifs alors que Harding, certain de recevoir des renforts, engageait le combat.  La défaite, prévisible, fut au rendez-vous et Harmar dut battre en retraite après avoir perdu 223 soldats (dont 129 tués).

 

Le président Washington décida d'une nouvelle opération, plus vigoureuse, pour l'année 1791.  L'opération fut confiée aux soins du général Saint-Clair qui se vit confier deux régiments de l'armée régulière en plus d'éléments de la milice du Kentucky.

 

La bataille

Prévue pour l'été 1791, l'offensive de Saint-Clair fut retardée du fait de divers problèmes logistiques.  Il ne quitta Fort Washington (auj. Cincinnati, Ohio) qu'au mois d'octobre de la même année, avec des effectifs peu formés et indisciplinés, des provisions réduites et une cavalerie quasi inexistante.  L'objectif de cette force était Kekionga, capitale de la tribu des Indiens Miamis, aux abords de l'actuel Fort Wayne, Indiana.

 

Forte d'environ 1.500 soldats, la colonne Saint-Clair était accompagnée d'environ 200 à 250 civils, comprenant des ouvriers, des épouses et enfants de militaires, des blanchisseuses et des prostituées.

En date du 2 novembre, un mois après son départ, Saint-Clair ne comptait plus que 1.120 combattants tant du fait de la maladie que des désertions.  Le lendemain, le 3 novembre, ce chiffre était tombé à 920 combattants (dont 52 officiers).

 

Dans la nuit du 3 au 4 novembre, la force de Saint-Clair campa sur les rives du fleuve Wabash  loin de l'actuelle localité de Fort Recovery.  Le général américain ne se douta pas un instant de la présence d'une coalition indienne forte de 1.800 à 2.000 guerriers dirigés par Michikinikwa (« Little Turtle »), chef des Miamis, "Blue Jacket", chef des Shawnees, et Buckongahelas, chef des Delawares (Lenape).

 

A l'aube du 4 novembre 1791, la coalition indienne attaqua, par surprise, l'armée U.S. au campement.

Rapidement, les positions américaines furent débordées et les troupes s'enfuirent en désordre.  Saint-Clair eut trois chevaux tués sous lui tandis qu'il tentait de rassembler ses troupes.  Nombre d'hommes cherchèrent refuge sous les chariots ou dans les bois environnants; d'autres firent preuve de la plus extrême lâcheté.

 

Trois heures durant, Saint-Clair tenta de riposter à l'attaque mais en vain.  Les miliciens prirent la fuite dès le début de l'attaque.  Les militaires professionnels, trop peu nombreux, tentèrent une contre-attaque à la baïonnette mais celle-ci échoua.  Totalement débordé, Saint-Clair fut contraint d'ordonner une retraite qui prit rapidement des allures de déroute.

 

Dans le massacre qui s'ensuivit, Saint-Clair subit la plus sévère défaite de toute l'histoire militaire américaine et y perdit son second en grade, Richard Butler, atteint aux deux jambes et achevé d'un coup de tomahawk à la tête.

 

Au final, les pertes U.S. furent les plus graves jamais subies : 632 tués (69% de l'effectif engagé), et 264 blessés (soit 97.4 % de l'effectif engagé, blessés compris).  Seulement 24 combattants américains s'en sortirent indemnes.  La plupart des civils perdirent le vie dans l'engagement.

Les Indiens ne perdirent environ que 80 à 100 hommes, dont 35 à 67 tués selon les sources.

 

Le reste des forces U.S. reflua rapidement vers Fort Jefferson après avoir essuyé des pertes plus de trois fois supérieures à la pourtant bien plus célèbre bataille de la Little Big Horn.

 

 

La bataille d'Horseshoe Bend

27 mars 1814

Le chef indien Tecumseh naquit vers 1768 dans une tribu Shawnee, dans la région de l'actuelle Springfied (Ohio).

A la mort de son père, sa mère, d'origine Creek, choisit de rejoindre sa propre tribu.

Devenu adulte, le chef Tecumseh conduisit sa tribu dans la Northwest indian war, entre 1790 et 1795, mais fut vaincu par le général Wayne à la bataille de Fallen Timbers (20 août 1794).  Il refusa néanmoins de signer le traité de Greenville qui autorisait la vente de terres indiennes aux Blancs.

 

Lors du déclenchement de la guerre des Creeks, en 1811, il tenta de former une fédération des tribus indiennes, du Canada à la Floride, afin de résister à l'avance des "Blancs".  Il échoua toutefois, les différences ou les haines des diverses tribus étant trop fortes.  La défaite de Tippecanoe, en novembre 1811, détruisit ses derniers espoirs en la matière.  Il parvint néanmoins à réunir 3.000 guerriers, appartenant à 32 tribus, et les mena au Canada où il fit alliance avec les Britanniques.

 

En 1812, une nouvelle guerre éclata entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.  Tecumseh reçut le grade de général dans l'armée anglaise.  Par ailleurs, des agents anglais furent envoyés en territoire Creek pour provoquer de l'agitation au sein de tribus déjà largement hostiles aux Américains du fait d'engagements non respectés.

Dès 1812, Tecumseh lança de meurtriers raids contre des exploitations agricoles isolées.  En août 1813, Fort Mims, un petit poste situé au nord de Mobile, fut conquis et ses 300 occupants massacrés.

 

Ayant appris la nouvelle du massacre, le général Andrew Jackson, futur président U.S., leva une milice de 2.000 hommes au Tennessee.  Ces derniers furent renforcés par 700 soldats professionnels et 600 Indiens Cherokee ralliés aux Américains.

 Le choc décisif entre cette force de 3.300 combattants et une troupe de 1.000 guerriers Creeks eut lieu le 27 mars 1814 à Horseshoe Bend, une péninsule de la rivière Tallapoosa (Alabama).

 

La bataille 

Les Creeks s'étaient retranchés avec détermination, ayant construit une barricade en troncs de sapins qui barrait l'accès à la courbe. Bien que Jackson ait disposé ses troupes avec maîtrise, la bataille s'avéra difficile à engager.  Les Creeks s'étaient terrés dans le sol et les deux canons de Jackson furent impuissants contre leurs bastions.

 

Il ne resta plus qu'à prendre la barrière des Creeks d'assaut.

Un commandant bondit sur les troncs et fut tué.  L'homme qui le suivit était l'enseigne Sam Houston, futur président du Texas et vainqueur de Santa Anna à San Jacinto.  Brandissant son sabre, Houston grimpa sur la fortification et hurla à ses hommes de le suivre avant de sauter au milieu des Indiens.

Ces derniers se jettèrent sur lui en masse et Houston engagea une furieuse bataille au sabre, recevant au passage une flèche dans la cuisse.  Houston réussit toutefois à contenir les Indiens jusqu'à l'arrivée de ses hommes.

 Les Américains pénétrèrent en force dans le retranchement tandis que Jackson faisait transporter Houston à l'arrière.  Mais dès qu'il eut été pansé, Houston rejoignit ses troupes. La bataille resta indécise.  Les sorciers indiens avaient prédit aux Creeks que le Grand Esprit leur assurerait la victoire finale et ils refusèrent de se rendre.

 

La lutte se transforma en une succession de corps à corps, à coups de sabres et de haches de guerre.  Rapidement, des centaines de corps vinrent joncher le sol. Les Creeks finirent par se rabattre vers un ravin barricadé de troncs d'arbres d'entre lesquels ils tirèrent, comme par des meurtrières, contre les Américains impuissants à les déloger.

Jackson demanda des volontaires pour prendre la position d'assaut mais personne ne bougea.

 Les capitaines ne se décidant pas à devenir des héros, Houston, ignorant tout respect hiérarchique, s’élancèrent vers la position des Indiens en ordonnant à ses hommes de le suivre.

Parvenu à 5 mètres du retranchement, il fut touché d'une balle à l'épaule et perdit son mousquet.  Se retournant pour encourager ses hommes, il fut atteint une autre fois. 

Effrayés, les soldats U.S. se mirent à ramper vers l'arrière.  Dépité, Houston ne put que suivre leur exemple, échappant miraculeusement à une concentration de tirs. Il fallut finalement une inspiration du général Jackson pour mettre un terme à l'affrontement.  Il fit tirer des flèches enflammées sur les retranchements.  Les troncs d'arbres brûlants enfumèrent les Indiens, et l'insurrection des Creek fut terminée.

 Les Creek avaient perdu 800 des leurs (sur un effectif initial de 1.000 !), les Américains et leurs alliés 203 hommes, dont 49 tués.

 

La puissance des Creek fut brisée par la bataille de Horseshoe Bend.

Ces derniers furent contraints de céder leurs riches territoires et déplacés vers l'Ouest.

Leurs terres furent rapidement ouvertes aux colons dans ce qui deviendrait les états de Géorgie et d'Alabama.  L'aisée culture du coton y favorisa l'expansion de l'esclavage et, à terme, des Etats confédérés d'Amérique.

La réputation du général Jackson atteignit des sommets.  Sans autorisation, il franchit la frontière de la Floride et s'empara d'un fort espagnol à Pensacola (novembre 1814).  Peu après, il acquit une renommée nationale en vainquant l'adversaire anglais à la Nouvelle-Orléans (janvier 1815). 

 

Tecumseh continua le combat.  Il perdit la vie à la bataille de la rivière Thames, le 5 octobre 1813, dans la région du Lac Érié, battu par le général U.S. Harrison.  Il choisit de faire face à l’ennemi alors que ses alliés anglais préférèrent battre en retraite.  Son corps ne fut jamais retrouvé et les circonstances exactes de sa mort furent toujours maintenues secrètes par son peuple.

 

Sam Houston fut retrouvé, à peine vivant, parmi les cadavres jonchant le ravin.  Un médecin refusa de faire des sondages pour retrouver les balles, estimant que le patient ne passerait pas la nuit.

Houston resta étendu sans soin la nuit entière.  Au matin, étant toujours vivant, il fut transféré à Fort Williams, à 110 kilomètres de là, et resta au fort plusieurs semaines sans traitement, se refusant à mourir.

Houston, contre toute attente, parvint à survivre.  Il partit vivre chez les Cherokee et tourna le dos à la civilisation.  Les Indiens étant honteusement dupés dans leurs rapports avec les U.S.A., Houston conçut le rêve d'un Empire indien unissant les Cherokee, les Choctaw, les Osage et les Creek en une puissante nation indépendante.  Il recueillit les revendications des tribus et fut envoyé à Washington comme ambassadeur officiel de la nation indienne.  Il fut reçut chaleureusement par son ami, le président Jackson, mais scandalisa le Congrès en s'y présentant vêtu en Indien.  Malgré l'avis favorable du président, les projets visant à améliorer le sort des Indiens  se heurtèrent à une très forte opposition politique.  Dégoûté par la politique, Houston retourna chez les Cherokee quelques années durant.

 

Le ravin de l'Ange Blanc

Septembre 1837

Apaches et Mexicains, en cette année 1837, l'état américain actuel du Nouveau-Mexique constituait un territoire mexicain sur lequel vivaient de nombreuses tribus apaches.  Dans ce territoire isolé, les grandes villes mexicaines étaient des plus éloignées et même le siège du gouvernement local, la cité de Santa Fe, semblait inaccessible.

Toutefois, bien que vivant en plein territoire apache, les habitants du village de Santa Rita del Cobre, créé en 1822 sur un territoire regorgeant de cuivre, n'avaient jamais eu à se plaindre des Indiens.  Cette situation, quasi unique dans l'histoire de l'Ouest, résultait d'un accord conclu entre le chef Juan José et un riche propriétaire espagnol, Don Francisco Manuel Elguea.  L'Indien avait accordé à l'Espagnol l'autorisation de créer des mines de cuivre pour autant que les exploitants ne s'éloignent guère du village de Santa Rita et se déplacent le long de pistes bien déterminées.  Quinze années durant, l'accord fut respecté, à la grande colère de certains Indiens qui considéraient l'implantation de Santa Rita sur un territoire jugé sacré comme un affront majeur.  Le chef de ces jeunes loups était nommé Mangas Coloradas car il exhibait généralement une chemise en laine rouge qu'il avait arrachée, en même temps que son scalp, à un infortuné colon.

Mangas Coloradas trouva un appui auprès d'un autre chef, Cuchillo Negro (Couteau noir), mais décida que la parole du vieux chef Juan José devait être respectée jusqu'à la mort de celui-ci.

 

En 1837, les Mexicains, déplorant de nombreux raids des Apaches, rendirent le meutre d'un Indien légal.  Pis encore, une prime fut offerte pour chaque scalp (100 dollars pour un guerrier, 50 dollars pour une squaw, 25 dollar pour un enfant).  La nation apache réagit avec fureur et la guerre s'étendit comme un feu de prairie fouetté par le vent.

 

A Santa Rita toutefois, la paix se prolongea car Juan José refusa de croire que ses amis de longue date pouvaient céder à la cupidité et qu'une prime spéciale, de 500 dollars, était offerte pour son propre scalp.

Quelques semaines plus tard, Juan José, accompagné de 6 guerriers et de plus de 100 femmes et enfants, gagna Santa Rita pour célébrer une fête indienne traditionnelle.  Les habitants de la localité amenèrent, sur une prairie voisine, divers présents destinés aux Indiens (grains, tissus, bibelots divers,...).  Après que les villageois se soient éloignés et les Indiens approchés des colis, un canon, soigneusement dissimulé, cracha la mort.  Le coup déchira la foule de femmes et d'enfants, provoquant la mort de 27 d'entre-eux (rapidement scalpés) tandis que les survivants s'enfuyaient, saisis de terreur.  Juan José, qui s'était tenu à quelque distance de la cérémonie, fut lui-même abattu d'une balle dans la tête.

 

 

L’isolement

La nouvelle du massacre arriva très rapidement à mangas Coloradas mais ce dernier se garda de réagir impulsivement.  Tout au contraire, il s'autorisa le temps nécessaire pour coaliser diverses tribus apaches et organisa un véritable blocus de Santa Rita.  Les convois de ravitaillement furent systématiquement attaqués.  Une sentinelle, postée sur le sommet de l'Aiguille qui surplombait le village, tenta longtemps, en vain, de repérer l'arrivée d'un ravitaillement depuis Chihuahua, au sud.  En proie à une terreur de plus en plus intense, les habitants ignoraient que le maïs et les haricots qui leur étaient destinés nourrissaient alors les Apaches; quant aux convoyeurs et militaires d'escorte, ils avaient péri sous les flèches ou, pire, avaient été capturés et pendus au-dessus d'un feu...  Santa Rita avait une dette de sang à payer et l'échéance était proche...

 

Evacuation

Le moment survint où il fallut se résigner à tenter l'évacuation, sous peine de mourir de faim.  Cette nuit là, Mangas Coloradas fut mis au courant du projet des Blancs d'une manière qui ne fut jamais élucidée.Le lendemain, bien avant l'aube, les 350 villageois se mirent en marche, suivis de toutes les bêtes de trait disponibles.  Les soldats mexicains de la petite garnison se séparèrent en deux groupes afin de protéger l'avant et l'arrière de la colonne.  Au centre marchaient les padres, portant une croix et chantant des litanies.  Le commandant militaire, porteur du drapeau à l'aigle et au serpent du Mexique, prit la tête du cortège.

 Le premier jour d'exode se passa sans incident.  Le deuxième, du fait d'une forte chaleur, s'avéra nettement plus pénible.  Le troisième jour, vers 15h00, la colonne pénètra dans un ravin, long du 13 kilomètres et aux flancs parsemés de rochers et d'arbres moribonds sous ce climat désertique.  Il s'agissait du ravin de l'Ange Blanc. Soudainement, l'attaque redoutée se déclencha.  Pris pour cibles à partir des flancs du ravin, les villageois s'écroulèrent sous les flèches.  Les soldats de l'escorte, à découvert et ayant à faire à un ennemi invisible, furent impuissants à réagir.  Le salut sembla être dans la fuite. Abandonnant morts et blessés, le convoi s'engagea plus avant dans le ravin pour échapper aux Indiens.  Hélas, une seconde embuscade se produisit trois kilomètres plus loin, puis une troisième. Des 350 habitants qui avaient quitté Santa Rita, 4 seulement parvinrent au plus proche village au sud, Janos.

 

 

Les lendemains de Santa Rita

Santa Rita demeura abandonnée près de vingt ans après le massacre.  A la veille de la guerre de sécession, le territoire, passé sous le contrôle américain, fut partiellement réoccupé et l'exploitation des mines repris.  Quelques habitants réoccupèrent l'endroit mais, au bout de quelques décennies, l'endroit fut à nouveau abandonné, entre 1870 et 1900.  Aujourd'hui, la mort règne en maître à Santa Rita mais l'exploitation du cuivre s'effectue toujours, suivant des méthodes modernes, à proximité immédiate.  Localité morte, Santa Rita s'est vue dotée d'une nouvelle église où ne vient jamais aucun paroissien.  Un prêtre vient toujours y célébrer la messe, une fois l'an.

 

La bataille dOkeechobee

21 décembre 1837

Les guerres séminoles

Branche de la tribu des Creeks, les Séminoles sont une importante tribu indienne originaire de la région de la rivière Chattahochee.  Dans les années 1760, ils s'établirent en Floride, sur l'ancien territoire des Indiens Appalaches massacrés vers 1700. Une première guerre séminole éclata en 1817-1818, sur un territoire de Floride encore espagnol.  Provoquée par les U.S.A., qui cherchaient à récupérer des esclaves en fuite réfugiés chez les Indiens, elle aboutit à la cession de la Floride par l'Espagne aux Etats-Unis.

 En 1832, puis en 1835, le gouvernement U.S. chercha à contraindre les Séminoles à quitter leur réserve de Floride (où les U.S.A. les avaient forcés à s'établir 15 ans plus tôt)  en vue de les établir en Oklahoma.  Le grief principal des Américains à l'égard des Séminoles était l'habitude qu'avaient ceux-ci d'acceuillir les Noirs échappés des plantations du Sud et de combattre les Blancs envoyés à leur poursuite Le chef Osceola refusa tout nouvel exil.  En 1835, il prit les armes afin de défendre son territoire.  Ce fut le début de la seconde guerre séminole.

 

Une guerre de coups de mains et de guérilla

Très inférieurs en nombre, les Séminoles décidèrent d'éviter les batailles rangées et ouvrirent les hostilités par la destruction de plantations et de maisons isolées.  La première bataille de la guerre fut livrée le 18 décembre 1835, à Black Point, où les Séminoles surprirent un convoi d'approvisionnement U.S. et tuèrent 6 Américains tandis que 8 autres étaient blessés. Le 31 décembre, les U.S.A. ripostèrent en lançant une offensive contre les villages séminoles établis le long de la rivière Withlacoochee. 

Mal organisé, l'assaut vira au désastre.  A la recherche de villages indiens, les soldats réguliers U.S. traversèrent la rivière à l'aide d'un unique canoë et se coupèrent des miliciens.  Dissimulées dans les bois, les forces d'Osceola attaquèrent lorsque les Américains firent halte dans une clairière sans poster de sentinelles. Les miliciens, paniqués, ne vinrent pas au secours des militaires en difficulté. La bataille de Withlacoochee fut terminée en 75 minutes, coûtant 4 morts et 59 blessés aux Blancs contre 3 tués et 5 blessés chez les Séminoles.Les Américains venaient de connaître leur baptême du feu sur un terrain marécageux, parsemé de lacs et d'une dense végétation...

En 1837, les U.S.A., enlisés dans le conflit, tentèrent d'y mettre traîtreusement un terme. Le commandant U.S. de la région, le général Jesup, convoqua Osceola pour négocier.  Dès son arrivée, le chef indien fut emprisonné; il mourut en prison, de maladie, l'année suivante. Loin de servir l'intérêt U.S., cette trahison stimula la résistance.

 

La bataille d'Okeechobee

 En décembre 1837, désireux de porter le coup de grâce, le colonel U.S. Zachary Taylor, à la tête de 1.032 hommes, prit l'offensive en direction du lac Okeechobee. Le 21 du mois, les Américains investirent un campement indien abandonné.  A proximité, ils firent un prisonnier et le forçèrent à dévoiler la position de ses camarades. Au nombre très limité de 400 à 500, les Séminoles avaient astucieusement choisi leur position défensive. Ils s'étaient placés sur un terrain partiellement boisé, bordé d'un marais d'un côté et du lac Okeech de l'autre. Ayant taillé les hautes herbes, ils s'étaient dégagés une ligne de tir.

 

Sûr de sa supériorité numérique et de l'armement plus moderne de ses troupes, Taylor opta pour une attaque frontale au travers des marais.

Les assaillants furent aussitôt pris sous le feu nourri des défenseurs et cloués sur place. Taylor décida de l'envoi d'une troupe de renfort contre le flanc droit des Indiens.  Après une farouche résistance, les Séminoles se replièrent et disparurent dans les bois.

 

La grande bataille de la seconde guerre séminole dura deux heures et demie et coûta aux Indiens 11 tués et 14 blessés.

Les Américains y perdirent 26 morts (dont 2 colonels) et 112 blessés. Bien qu'étant incontestablement une défaite, marquée par une stratégie douteuse et un résultat des plus défavorables, l'affrontement d'Okeechobee frappa l'opinion publique américaine qui fit de Taylor un véritable héros.

Champ de bataille d'Okeechobee

 

Le combat d'Arizpe

30 septembre 1859

Apaches et Mexicains

A la fin des années 1850, les bandes nomades apaches se déplaçaient en permanence au travers d'un vaste territoire couvrant le nord-est du Mexique actuel, aussi bien que les états américains actuels du Texas et du Nouveau-Mexique. A cette époque, les Apaches étaient en paix avec les Mexicains mais une grande méfiance réciproque subsistait.  Des échanges commerciaux avaient toutefois lieu et ce fut à la suite de l'un de ceux-ci que survint un grand massacre.

 

Le massacre de Kashiyeh

Durant l'été de 1858, un groupe d'Apaches de la branche des Bedonhoke s'était rendu jusqu'à la ville mexicaine d'Arizpe afin d'y effectuer des échanges.  Puisqu'il s'agissait d'une période de paix, de nombreuses squaws, enfants et vieillards s'étaient joints à la colonne.  Ces personnes avaient été laissées au camp établi dans la vallée de Kashiyeh, à une demi journée de marche au nord d'Arizpe tandis que les guerriers s'étaient rendus à leurs affaires. Parmi les guerriers, il s'en trouvait un du nom de Goyathlay (celui qui baîlle) qui, lui même, avait laissé au camp son épouse, Alope, ses trois enfants et sa mère.

 Sur le chemin du retour, les guerriers croisèrent une colonne de cavaliers mexicains qui revenaient du Nord.  Méfiants, les Indiens se dissimulèrent dans la végétation afin de laisser passer les militaires, puis ils reprirent leur avance en direction du campement aux abords duquel ils parvinrent à la nuit tombante. L'un des éclaireurs revint alors et signala au chef, Mangas Coloradas, qu'aucun feu ne brûlait dans le camp.  Les Indiens durent patienter plusieurs heures avant d'aller se rendre compte de la situation, de crainte de tomber dans un piège.  Lorsqu'à la faveur de la nuit ils s'approchèrent enfin, ce fut pour décourvrir que toutes les tentes avaient été abattues et leur contenu répandu sur le sol. Les morts étaient partout et Goyathlay lui-même ne tarda pas à découvrir le corps de sa mère dans les restes de sa tente.  Le corps de son épouse Alope gisait en bordure d'un bois aux côtés de ses deux jeunes fils.  Le garçon le plus âgé était mort lui aussi, un peu plus loin avec la face tournée vers sa mère.  Goyathlay n'eut aucun mal à imaginer les événements : Alope aurait pu atteindre le bois si elle avait été seule mais elle avait voulu sauver les deux jeunes garçons; son fils aîné avait pu atteindre le bois mais il avait vu sa mère tomber et était revenu à son secours...

Au total, 60 Indiens désarmés avaient été massacrés, dont 5 proches de Goyathlay. De rares survivants finirent par être découverts, terrifiés, dans les bois environnants.  Ce fut ainsi que les Indiens apprirent que les Mexicains étaient à l'origine du massacre et que le profit était à l'origine de ce déchaînement de violences : les Mexicains payaient cent dollars d'or pour le scalp d'un guerrier, 50 dollars pour celui d'une femme et 25 pour celui d'un enfant. Les Indiens s'occupèrent des funérailles de ceux qu'ils avaient perdu puis s'éloignèrent vers le Nord.  La vengeance était en marche.

 

La coalition des tribus

Après s'être assuré de mettre à l'abri les femmes et enfants qui avaient échappé au massacre, Mangas Coloradas décida de se mettre à la recherche d'alliés. Comme Goyathlay était le fils de Maco, un ancien chef des Nednis, il fut envoyé vers ceux-ci afin d'y réclamer de l'aide.  Lorsque Goyathlay quitta Whoa, chef en titre des Nednis, ce fut avec la promesse de cent guerriers qui constituaient toute la force combattante de la tribu. Goyathlay se dirigea alors vers l'Ouest, en direction du territoire des Chokonen, où il parvint au bout de six jours et s'aperçut que les guerriers se préparaient pour la guerre.  Le chef Cochise avait entendu parler du massacre de Kashiyeh et fournit l'appui de 125 guerriers supplémentaires.

Lorsque les chefs des Nednis et des Chokonen parvinrent au village des Bedonhoke, les Indiens disposaient de plus de 300 combattants.  Les chefs se réunirent afin de choisir un endroit éloigné où ils enverraient les femmes et les enfants en sûreté, sous la garde des hommes les plus vieux et de quelques guerriers spécialement sélectionnés. Quand le soleil se leva, les femmes et les enfants se mirent en marche vers le refuge choisi, escortés par leurs gardiens.

Les guerriers prirent la piste du Mexique avec un équipement rudimentaire.  Leur tête était enroulée d'un bandeau sacré en peau de daim censé les protéger lors de la bataille.  Chaque brave ne portait qu'un pagne, des mocassins et une lanière de cuir liée autour de la taille; celle-ci était destinée à être resserrée autour de l'estomac si d'aventure la nourriture venait à manquer.  Quelques hommes, parmi les plus riches, étaient armés de fusils à silex.  Tous les autres étaient équipés d'arcs, de flèches, de couteaux et de massues de guerre.

 

Arizpe

Après deux semaines de marche, les Indiens parvinrent en vue d'Arizpe, le 30 septembre 1859.  Rapidement, huit cavaliers mexicains, dont l'un porteur d'un drapeau blanc, sortirent de la ville pour venir à leur rencontre mais les huit militaires furent reçus par une volée de flèches.

Une compagnie d'infanterie mexicaine, suivie de deux chariots de munitions, quitta dès lors la ville  pour se diriger vers la concentration d'Apaches.  Ceux-ci se dispersèrent rapidement dans les collines et l'officier mexicain eut brièvement l'impression que l'ennemi s'enfuyait et qu'il était à sa poursuite.  Soudain, une flèche l'étendit raide mort et de nombreux Mexicains tombèrent sous les traits tirés des buissons environnants.  Affolés, les Mexicains battirent rapidement en retraite.  Goyathlay abattit lui-même les deux soldats postés sur un chariot à munitions et s'empara de ce dernier avant de le ramener vers les chefs.  Comme d'autres guerriers l'avaient imité, ce furent deux chariots bourrés de fusils, de munitions et de vivres qui tombèrent aux mains des Indiens tandis que les Mexicains survivants refluaient vers la protection de la cité.

 Le lendemain matin, les portes d'Arizpe s'ouvrirent et deux compagnies d'infanterie ainsi que deux compagnies de cavalerie s'élançèrent vers les Indiens.  Il s'agissait là de l'ensemble de la force militaire de la ville qui effectuait une sortie et l'homme qui commandait la cavalerie était l'un de ceux que Goyathlay avait vu revenir du massacre de Kashiyeh. Les trois chefs apaches appelèrent Goyathlay et lui annonçèrent en substance : "Ces cavaliers sont ceux qui ont commis le massacre de Kashiyeh et tu es l'un de ceux qui a perdu le plus des siens.  Ton père a été chef des Nednis et un sang noble coule dans tes veines.  Tu as prouvé ton courage hier en t'emparant des chariots.  Tu seras celui qui commandera les guerriers dans cette bataille."

Goyathlay resta un instant pétrifié par l'émotion, puis donna ses ordres.  Il fit dissimuler 30 tireurs aux fusils et 30 excellents archers dans un bois proche de la piste sur laquelle s'étaient engagés les Mexicains.  Ensuite, il plaça le reste de ses forces aux abords d'un torrent, à 200 mètres dans la direction opposée.  La berge du torrent formait un retranchement naturel vers lequel il espérait que les Mexicains se dirigeraient une fois pris sous le feu des tireurs indiens.

En peu de temps, les Indiens disparurent totalement du paysage.  Lorsque les Mexicains firent leur apparition, tout un flanc de la colonne se trouva exposé aux tireurs et archers apaches.  L'officier mexicain donna immédiatement l'ordre prévu : la retraite vers le torrent... Les soldats reculèrent en bon ordre en tirant contre le petit bois afin de couvrir leur mouvement qui les amenait, à leur insu, à portée de la principale force indienne dissimulée dans le lit du torrent. Lorsque les Mexicains parvinrent à quelques mètres, les Indiens surgirent et engagèrent le corps-à-corps.  Les chevaux de cavalerie, parfaitement entraînés en vue d'une bataille traditionnelle, paniquèrent et leurs cavaliers ne purent faire aucun usage de leur longue lance.  Les fantassins disposaient du long fusil de l'époque, pâle copie du fusil anglais Brown Bess déjà en usage avant les guerres napoléoniennes, qui ne valait pas grande chose en combat rapproché.  Lorsque plusieurs fantassins tentèrent de s'éloigner afin de recharger, ils furent abattus par les tireurs d'élite de Goyathlay qui suivaient de loin la retraite mexicaine.

Complètement paniqués, les Mexicains commençèrent à déserter sans se rendre compte que les Apaches étaient deux fois moins nombreuses qu'eux.  Le corpulent commandant mexicain tenta de rassembler quelques dizaines d'hommes dans une boucle du torrent.  Goyathlay bondit sur l'officier et eut tôt fait de lui trancher la gorge.  La mort du chef des Mexicains acheva leur débâcle et, au bout de deux heures, il ne resta plus un seul soldat mexicain debout sur le champ de bataille.  Les tireurs et les archers de Goyathlay massacrèrent les fuyards.

 

 

 

Géronimo, un grand chef

A l'issue de la bataille, les guerriers proclamèrent Goyathlay Grand-Chef de Guerre pour les tribus Nedni, Bedonhoke et Chokonen, les trois groupes ethniques formant la branche Chirikahua des Apaches. Dans l'avenir, ce fier guerrier allait résister à de nombreuses troupes mexicaines ainsi qu'à 5.000 soldats américains.  Il deviendra l'un des derniers chefs de la résistance indienne.

 

Ce ne fut toutefois pas sous son nom que Goyathlay entra dans l'histoire, mais bien sous celui de Geronimo.  Plusieurs versions existent quant à l'adoption de ce nom.  La plus répandue suggère que le 30 septembre, jour de la bataille d'Arizpe, était celui de la Saint-Jérôme.  Pris de terreur, de nombreux Mexicains implorèrent le Saint afin de s'attirer sa protection : "Santo Geronimo".  Le nom aurait plu à Goyathlay qui l'aurait fait sien. Une autre version suggère que les Mexicains attribuèrent des pouvoirs surnaturels à Goyathlay et, par superstition, refusèrent de prononcer son nom.  Il lui en donna un autre, signifiant "celui qui porte un nom sacré" : Géronimo.

 

Quoi qu'il en soit, la vengeance de Géronimo ne s'arrêta pas à l'extermination de ceux qui avaient massacré sa famille.Jamais sa haine et sa peur des blancs ne se démentira ! Combattant les Mexicains jusqu'aux années 1870, il répondra toujours par la ruse ou la fuite.  Lorsque les Américains prendront la décision de transférer les Apaches dans des réserves, Géronimo sera de toutes les luttes. 

 

Traqué sans relâche, il finira par se rendre au Général Crook, au Canyon de Los Embudos, à la suite d'une négociation qui dura trois jours.  Puis, trop confiant dans la suite des évènements, Crook partit en tête, laissant à ses officiers le soin de conduire la petite bande vers la réserve.  A l'étape, le soir, Geronimo avait de nouveau faussé compagnie aux soldats !  George Crook fut remplacé à sa propre demande.  Le général Nelson Miles reprit la traque lancinante et, quelques mois plus tard, ce fut terminé : les derniers Apaches, Geronimo à leur tête, se rendirent, le 3 septembre 1886, sur la frontière de l'Arizona et du Nouveau Mexique, à quelques kilomètres seulement de Los Embudos, au lieu-dit Skeleton Canyon.  Quelques Apaches, ayant choisi le Mexique et la liberté, furent massacrés à la frontière par les soldats mexicains. On avait lancé 5000 hommes pour traquer 36 Apaches et les Américains ne l’auraient jamais capturé s’ils n’avaient pas utilisé des éclaireurs Apaches qui, trahissant la cause de leurs propres frères, mirent leur talent au service de l’Armée américaine.

Geronimo fut pris par traîtrise. On le convoqua à une réunion, soit disant pour discuter d’un nouveau traité. En réalité, on venait l’arrêter. Il fut considéré comme un prisonnier de guerre et on le trompa sur l’endroit où on allait le conduire. Par fatigue peut-être, il accepta au lieu de s’enfuir. Il fut emmené avec les siens dans une réserve en Floride.  Les Apaches, qui n'étaient pas habitués à ces nouvelles conditions climatiques, moururent en nombre, au point qu'on les transfèra dans une autre réserve.
Malgré ses demandes réitérées, Geronimo ne revit jamais son pays : on le considéra trop dangereux pour lui rendre sa liberté.  Il mourut d'une pneumonie le 17 février 1909, après avoir passé la nuit à la belle étoile, trop ivre pour rentrer chez lui.  Ces derniers mots furent "J'attends que les choses changent". Sa tombe est toujours visible à Fort Sill (Oklahoma), à l'endroit de sa captivité.

Le Fetterman fight

 

18 décembre 1866

La construction de forts en territoire indien

A la suite du massacre de Sand Creek, le grand déclenchement des hostilités américano-indiennes se produisit en 1866 lorsque le général Henry Carrington commença à faire construire une série de forts sur les territoires des Sioux et des Cheyennes, en violation totale du Traité Harney-Sanborn signé par le gouvernement U.S. en 1865.  Devant la menace d'une occupation militaire de leurs territoires, plusieurs tribus indiennes se coalisèrent sous l'autorité du Chef Red Cloud (Nuage Rouge).
Parti de Fort Laramie en mai 1866, Carrington, à la tête de 700 hommes, marcha vers le Wyoming afin d'établir un nouveau fort à Kearny.  Dès le début des travaux, les Sioux ne cessèrent d'épier les hommes de Carrington.  Les patrouilles furent attaquées et les hommes isolés furent scalpés et mutilés.  La construction de Fort Kearny fut toutefois terminée en décembre 1866.

 

La construction s'était effectuée au prix de 150 soldats U.S. tués et de presqu'autant de blessés.  Les Indiens s'étaient également emparés de 700 chevaux et bêtes à cornes.  Pas un jour ne se passa sans qu'une alerte se déclenche.  Le désastreux engagement entre Fetterman, ses soldats et les Sioux se situa dans ce contexte.

 

Vantard convaincu de la supériorité raciale des Anglo-Saxons sur tous les autres peuples de la terre, le capitaine William Fetterman affirma à de nombreuses reprises pouvoir, avec 80 hommes, marcher au pas de parade à travers le camp de l'armée des Sioux.  Le 18 décembre 1866, un train de chariots ramenant du bois des forêts jouxtant Fort Kearny fut attaqué par les Indiens; Carrington donna à Fetterman l'occasion de prouver ses dires, en l'envoyant avec 81 hommes au secours du détachement de bûcherons.

Fetterman avait reçu de Carrington l'ordre de repousser les Indiens mais de ne pas se porter au-delà d'une crête nommée Lodge Trail Ridge.  Fidèle à ses habitudes, Fetterman désobéit à Carrington et poursuivit les Indiens au galop au-delà de la ligne prescrite et hors de la vue du fort.  Les Indiens se laissèrent poursuivre et l'arrogant militaire fit tomber ses hommes dans l'embuscade.

Sur le versant opposé de Lodge Trail Ridge se trouvait Red Cloud et le gros de ses forces.  Au signal convenu, un millier de Sioux se ruèrent sur les 81 hommes de Fetterman qui furent contraints de se retrancher sur une colline.
A cet endroit, qui sera par la suite baptisé "Massacre Hill", les hommes de Fetterman, armés de lents Springfield à un coup, furent abattus les uns après les autres.  Le combat pris fin en une demi-heure.
L'armée appela ce combat "Fetterman Massacre", les Indiens le nommèrent "Battle of a Hundred Slain".
Ce fut l'une des pires défaites de l'armée, à l'Ouest, et l'un des deux seuls combats livrés où il n'y eut aucun survivant.

 

Massacre Hill , lieu du dernier combat de Fetterman

 

Les expéditions de secours

Pour venir en aide à la troupe de Fetterman, Carrington envoya la quasi totalité de sa garnison à la rescousse, armant même les prisonniers, les cuisiniers et les civils.  Lorsque les soldats revinrent au fort, dans l'après-midi, ils ramenèrent les cadavres de 49 des hommes de Fetterman, récupérés dans la neige.  Ils n'avaient pas trouvé les 32 autres.  Les corps étaient hérissés de flèches, scalpés; certains étaient décapités et avaient subi d'effroyables tortures.
Le lendemain, le général Carrington partit en personne à la tête d'une seconde expédition de secours.  Arrivé sur les lieux du combat, il ne trouva que des cadavres scalpés et mutilés.  L'un des officiers avait 120 flèches dans le corps.

La stupidité de Fetterman avait coûté à Carrington la moitié de la garnison de Fort Kearny.  Comme Red Cloud connaissait également l'effectif du fort et ne tarderait pas à attaquer en force, il fut décidé d'aller réclamer des renforts à Fort Laramie.
Un volontaire civil se présenta, du nom de John "Portugee" Phillips.  Après trois jours et trois nuits, au terme de l'une des chevauchées les plus spectaculaires de l'histoire du Far West, Phillips franchit 380 kilomètres à cheval à travers un terrible blizzard et franchissant les lignes de l'une des plus importantes forces indiennes qui aient jamais été rassemblées dans l'Ouest.  Quelques heures après son arrivée, une partie de l'infanterie de Fort Laramie se porta au secours du Fort Kearny.

 

Le Massacre de fetterman fit comprendre aux Blancs la nécessité d'élever un fort intermédiaire entre Fort Kearny et Fort Laramie, ce que le général Carrington avait réclamé à de multiples reprises avant l'engagement fatal.  Dans une logique bien militaire, le nouveau fort fut appelé Fort fetterman, en l'honneur de l'impétueux capitaine.
La nouvelle du Massacre de Fetterman souleva une vague de critique contre l'armée.  Fetterman étant mort, le général Carrington, le seul qui ait pensé intelligemment dans l'affaire, fut choisi comme bouc émissaire par les politiciens de Washington et relevé de son commandement.

 

 

Le combat de Piney Island (Wagon Box Fight)

Le 2 août 1867

Au début du mois d'août 1867, Red Cloud, chef de la force coalisée des Sioux et Cheyennes, se décida à marcher sur Fort Kearny dont la garnison avait été réduite de moitié suite aux pertes U.S. subies lors du Fetterman Massacre. Pour ce faire, il constitua une force combattante comptant de 2.000 à 3.000 guerriers. Leurs préparatifs achevés, les Indiens se mirent en route en direction du fort. 

 

Le 2 août 1867, les Indiens parvinrent en vue de Piney Island (l'île aux Pins) où se trouvait un groupe de 32 soldats commandés par le capitaine James Powell.  Les militaires avaient ordre de veiller à la protection d'ouvriers-bucherons occupés à scier du bois d'oeuvre.

A la vue des Indiens, Powell fit enlever les roues des chariots destinés au transport du bois et les fit placer de manière à constituer un petit fortin de forme ovale.

 Peu avant 8h00 du matin, les Indiens attaquèrent le camp de travail, abandonné, et le brûlèrent.

Retranchés derrière les chariots, les Blancs s'organisèrent en vue de soutenir l'assaut massif.  Powell confia plusieurs fusils chargés aux meilleurs tireurs du groupe.  Ainsi, la plus fine gachette disposa, à un moment, de 8 fusils prêts au tir à ses côtés; un tireur médiocre eut pour tâche de maintenir les armes chargées.

 

Vers 8h00, Red Cloud, placé sur une colline voisine en compagnie d'autres chefs, lança ses cavaliers à l'assaut du fortin.

Alors que les assaillants n'étaient plus qu'à une quinzaine de mètres des chariots, le fortin cracha la mitraille.  La rapidité du tir stoppa net l'assaut indien et les survivants regagnèrent rapidement leurs positions.  L'assaut avait fait deux victimes parmi les défenseurs.

 Un second assaut, pédestre cette fois, fut effectué.  Les Indiens rampèrent dans les hautes herbes et arrosèrent le fortin pendant de longues minutes.  Persuadés d'avoir abattu le plupart des assiégés, les Indiens se ruèrent à l'attaque mais, à nouveau, ils essuyèrent des tirs soutenus qui leur infligèrent de fortes pertes et les empêchèrent de s'approcher à moins de quelques mètres du fortin.

 

Vers 12h00, un troisième assaut fut lancé et échoua également au pied des chariots.  Un autre assaut massif aurait probablement emporté la position mais des renforts U.S. furent signalés dans les parages et Red Cloud, écoeuré, décida de stopper le massacre de ses meilleurs combattants. Au cours du combat de Piney Island, qui prit le nom historique de "Wagon Box Fight" (le combat des caisses de chariots), 3 militaires fut tués.  Les Indiens déplorèrent entre 60 et 100 tués et un nombre de blessés bien supérieur (peut être de l'ordre de 200).

 

Si Red Cloud perdit la bataille de Piney Island, il n'en perdit pas pour autant la guerre.

La situation de Fort Kearny devint dramatique.  Les militaires qui sortirent du fort le payèrent souvent de leur vie.  Aucun renfort ne pouvait être espéré des forts voisins car ces derniers ne disposaient eux-mêmes que d'un effectif minimal.

 A l'automne 1868, l'armée dut s'avouer vaincue et abandonna Fort Kearny aux Sioux et cela définitivement.  Le fort fut incendié et entièrement rasé. La mort des trois victimes militaires de Piney Island avait été inutile.

 

Le combat d'Arickaree

17 au 25 septembre 1868

Une patrouille isolée

Dans le courant du mois de septembre 1868, une patrouille de 50 hommes, commandées par le major George Alexander Forsyth, fut envoyée dans un secteur bordant l'Arickaree, un bras de la Republican River, dans l'est du Colorado.  La patrouille avait pour mission de localiser une bande d'Indiens rôdant dans les alentours du lieu de construction d'une voie ferrée.

Au bout de plusieurs jours, les hommes de Forsyth localisèrent les Indiens et se rendirent compte qu'ils étaient complètement surclassés.  En effet, la bande d'indiens signalée était composée de 600 à 750 braves dirigés par Roman Nose, l'un des plus grands chefs de la nation Sioux.  Forsyth était certain qu'une force de cette importance ne prendrait pas la fuite devant ses hommes.  Il ne se trompait pas.

 

Beecher's island

Le 17 septembre 1868, les hommes de Forsyth furent attaqués alors qu'ils campaient sur la rive sud de l'Arickaree, non loin d'un îlot sablonneux long d'une cinquantaine de mètres et large d'une vingtaine.  Vu la sécheresse de l'époque, l'îlot n'était plus entouré que de deux petits filets d'eau et la majeure partie du lit de la rivière avait durci.

Un groupe d'Indiens chargea la petite troupe de soldats dans le but d'essayer de faire s'enfuir leurs chevaux.  Les hommes de Forsyth ripostèrent et se replièrent vers l'île où ils creusèrent, à l'aide de leurs mains ou d'outils de fortune, des trous individuels.

En dépit d'un mauvais présage signalé par un sorcier, Roman Nose prit en personne la tête de la première charge de cavaliers.  Durant le même moment, d'autres Indiens, postés sur une hauteur, tiraient en direction des hommes retranchés sur l'île.  Le médecin militaire fut tué, le lieutenant Beecher, commandant en second, gravement blessé, et Forsyth atteint à la jambe, à la tête et à la cuisse.  En dépit de ses blessures, il conserva le commandement et donna l'ordre d'ouvrir le feu lorsque les Indiens furent sur le point d'atteindre les défenseurs.  Les balles fauchèrent bon nombre d'assaillants, dont Roman Nose lui-même, et les survivants prirent la fuite.  Les Indiens tentèrent deux autres charges dans l'après-midi mais celles-ci échouèrent.

Durant la nuit, Forsyth désigna deux hommes ayant pour mission de franchir les lignes indiennes et d'atteindre Fort Wallace, situé à 160 kilomètres, pour y réclamer des secours.

A l'aube, les assauts des Indiens recommencèrent et durèrent près d'une semaine.  Dissimulés dans leurs trous et derrière les cadavres en putréfaction de chevaux, dont ils furent réduits à se nourrir, les Blancs résistèrent.

Dans l'intervalle, les messagers réussirent à atteindre Fort Wallace et une expédition de secours, accompagnée d'une ambulance, parvint sur les lieux le 25 septembre.

L'armée compta 5 tués, dont le lieutenant Beecher qui donna son nom à l'île, et une vingtaine de blessés.  Il fallut quatre jours pour ramener Forsyth, délirant de fièvre et victime de la gangrène, à Fort Wallace.  Il refusa l'amputation de sa jambe et, malgré l'avis pessimiste des médecins, réussit à se rétablir complètement au bout de deux ans de convalescence.

Les Indiens subirent de lourdes pertes autour de Beecher's Island, certainement supérieures à une soixantaine de guerriers.

 

Les lendemains de la bataille

Trois semaines après le sauvetage de Forsyth et de ses hommes, les 5ème et 10ème régiments de cavalerie, dirigés par le général Carr, se mirent à la recherche des Indiens.  Lorsque ces derniers attaquèrent, Carr fit ranger ses chariots en deux colonnes à l'intérieur desquelles les défenseurs se réfugièrent pour résister à l'assaut.  La bataille dura huit heures et les Indiens durent renoncer après avoir subi de lourdes pertes.

 

Au cours de l'hiver 1868, le lieutenant-colonel Custer, à la tête du 7ème de cavalerie, de troupes d'infanterie, et du 9ème de cavalerie volontaire du Kansas, attaqua les Cheyennes du chef Black Kettle sur les rives de la rivière Washita, à la frontière du texas et de l'Oklahoma actuels, en plein "Territoire Indien" concédé par le gouvernement U.S. et garanti par lui contre toute incursion de ses forces.  Complètement pris par surprise, les Indiens furent massacrés dans leurs villages.  La plupart des victimes furent des vieillards, des femmes, des enfants, des infirmes et des malades.  Les hommes valides purent en général se défendre ou prendre la fuite.  Black Kettle fut également tué.

Les Cheyennes survivants, conduits par le successeur de Black Kettle, Little Rock, s'allièrent aux Kiowas de White Bear, aux Arapahoes et à quelques bandes d'Apaches errant loin de leurs territoires.  Ils furent sur le point de mettre Custer en déroute avant que celui-ci ne reçoive des renforts qui lui permirent de détruire un village indien et de faire abattre 700 chevaux indiens.

L'année suivante, le général Carr, aidé par l'éclaireur Buffalo Bill, vainquit Tall Bull à Summit Springs, au Colorado.

Les dernières résistances, dirigées par le Sioux Sitting Bull et par Crazy Horse (le meilleur chef indien de l'histoire), furent dès lors cantonnées dans la zone frontière du Montana et du Wyoming, dans la vallée de Big Horn. 

Les Indiens semblaient encerclés :  à l'Est et au Nord coulaient d'importants cours d'eau difficilement franchissables, à l'Ouest se trouvait le difficile terrain des montagnes, au Sud, on trouvait dorénavant une ligne de forts militaires protégeant la voie ferrée de l'Union Pacific.

Il devint évident que la future bataille se déroulerait quelque part dans la vallée de la Big Horn River et, au vu des précédents engagements, on pouvait supposer que la supériorité d'armement donnerait la victoire aux Blancs.

 

La Marche à la Mort

Hiver 1876

Marcus Rawlings

Au début de l'hiver 1876, une colonne de 900 cavaliers quitta le camp de Goose Creek, situé à la frontière du Montana et du Wyoming, non loin de l'actuel Parc National de Yellowstone, afin de s'attaquer à une force de plus de 5.000 Indiens, dirigée par Sitting Bull et composée de contingents Sioux, Cheyennes, Arapahoes, ainsi que d'autres tribus de moindre importance, et qui, l'été précédent, avait anéanti le régiment du général Custer dans la vallée de la Little Big Horn. 

 

A la suite de leur victoire, les Indiens s'étaient retirés dans la région montagneuse située entre la Powder River et la Tongue River.  Décidé d'en finir, le général Crook, responsable de la région, avait ordonné au commandant de la colonne, le major Marcus Rawlings, d'attaquer les Peaux-Rouges qui, vu la saison, ne s'attendraient sans doute pas à un assaut aussi tardif.

 

C'est dans ce contexte que débuta une campagne qui passera à la postérité sous le nom de "Marche à la Mort", d'"Expédition de l'Enfer" ou de "Campagne de la Haine"...

 

 Placé à la tête des soldats, le major Rawlings était un officier expérimenté mais à la réputation détestable et il se disait que, sous son commandement, il y avait plus de décès par suicide que du fait des combats.

 

Campagne hivernale

Durant le premier mois durant lequel se déroula l'expédition, le climat resta relativement doux. 

Rawlings ne chercha pas l'affrontement mais laissa ses hommes faire un véritable massacre de bisons, daims et autre animaux qui furent laissés à pourrir sur place.  Ce serait toujours cela que les Indiens n'auraient pas...  Rawlings ne négligea pas non plus d'empoisonner tous les points d'eau de la région afin d'anéantir un peu plus le gibier.

 

Lorsque l'hiver débuta véritablement, Rawlings, au grand étonnement de ses hommes, décida de progresser plus avant.  Au bout d'une semaine, la température était tombée largement sous zéro et la neige avait envahi la région.  Dans ce froid, les culasses de fusils commençèrent à geler, les chevaux périrent progressivement par manque de fourrage, et les hommes en furent réduits à se nourrir de rations de campagne qu'ils durent faire dégeler dans leur bouche...

 

Il ne fallut toutefois pas longtemps pour que les soldats arrivent en vue d'un campement indien comptant plus de 500 tentes.  Les Indiens, comme cela avait été prévu, furent pris totalement par surprise.  Ils ne s'attendaient nullement à une offensive aussi tardive dans la saison et étaient persuadés que les "longs couteaux" se trouvaient dans leurs quartiers d'hiver à Fort Laramie.

 

Rawlings ordonna la charge.  En quelques minutes, le village fut en flammes et, parmi les 1.000 guerriers qui s'y trouvaient, rares furent ceux qui eurent l'occasion de récupérer leurs armes et de trouver le salut dans la fuite.

 

Rawlings ordonna de rassembler tous les prisonniers qui se retrouvèrent vite nus, leurs vêtements ayant été confisqués et jetés au feu.  Rawlings décida d'envoyer les jeunes femmes dans un bois situé à l'Ouest du campement et posta la moitié de ses hommes en position défensive. L'autre moitié fut autorisée à camper dans le bois et se vit libérée pour la nuit.  Une longue nuit de viols allait débuter.

 

Au matin, le froid avait tué tous les hommes, femmes et enfants laissés sans abri et sans vêtements.  Il avait aussi tué les 32 soldats blessés dans l'attaque du village, ce qui résolut le problème de Rawlings relatif au transport de blessés.  Avec les décès de la nuit, la destruction complète du village coûta aux Américains la perte de 62 soldats.  Aux pertes humaines, il fallait ajouter la mort de 1.500 chevaux indiens qui avaient été entravés avant la nuit et avaient tous péris gelés.  Rawlings ne pouvait laisser les Indiens les récupérer et ne pouvait perdre 1.500 cartouches pour les faire abattre.

 

Un anéantissement mutuel

Durant une nouvelle semaine, les soldats U.S. progressèrent vers la Montagne des Loups dans un paysage dévasté.  Afin de gêner l'envahisseur, les Indiens pratiquèrent une politique de terre-brûlée, brûlant tout ce qui pouvait servir aux Blancs durant leur progression.

 

Alors que les soldats campaient le long des berges d'une rivière, huit jours après la destruction du campement indien, ils furent assaillis par une force de 1.500 Indiens Sioux.  Rawlings, conscient que rester sur la défensive amènerait sa destruction, ordonna à ses hommes de s'emparer des hauteurs voisines.  Sous le commandement de l'adjoint de Rawlings, le capitaine Dalton, les Américains montèrent à l'assaut mais, bien vite, durent s'arrêter puis refluer vers la rivière.  Rawlings prit alors personnellement la tête de ses hommes et repartit à l'assaut des hauteurs.  Entraînés par "Mad Marcus" et favorisés par la supériorité de leurs (affligeants) Springfield sur les fusils à chargement par la bouche ou les arcs des Indiens, les Américains parvinrent finalement à se rendre maîtres des hauteurs.  Les cavaliers avaient perdu 300 morts ou blessés dans l'affaire, les Indiens 700 tués...  Parmi les blessés U.S., 70 s'avérèrent intransportables.  Rawlings décida de les abandonner et, conscient d'un retour certain des Peaux-Rouges, leur laissa à chacun un revolver garni d'une seule balle.

 

Rawlings l'Enragé reprit sa progression vers le coeur du territoire indien, perdant de nombreux hommes sous le feu de tireurs isolés, mais parvint finalement en vue du dernier camp indien.  A cette date, des 900 cavaliers partis de Goose Creek, il n'en restait plus que 400, équipés de 50 chevaux.

 

C'est alors que Rawlings constata qu'il s'était jeté dans un piège.  Pour atteindre le village, il lui faudrait charger entre deux falaises défendues par une multitude d'Indiens, et ce en terrain totalement découvert.

 

Rawlings réfléchit quelques instants puis, persuadé que ses troupes seraient de toute façon détruites lors d'une tentative de retraite, il décida d'attaquer.

A quatre reprises, les soldats chargèrent.  A quatre reprises, ils furent repoussés, laissant 75 % des leurs sur le terrain.  Conscient que la prochaine attaque serait la dernière, Rawlings ordonna d'allumer un feu et d'amener les derniers chevaux survivants.  Rawlings fit constituer des fagots et les fit attacher derrière les chevaux avant de les enflammer.  Marcus Rawlings enfoucha un cheval et s'élança en direction des Indiens, suivi par 50 chevaux affolés, derrières lesquels les 100 soldats survivants chargèrent à pied. 

Rawlings ne tarda pas à tomber, percé de flèches, mais les bêtes causèrent la panique chez les Indiens et permirent aux 20 derniers soldats U.S. d'atteindre le campement.  Les seuls officiers survivants, le capitaine Dalton et le lieutenant Hassen, ordonnèrent aux hommes de s'emparer de nourriture et du nombre de chevaux nécessaire avant de mettre le feu au village.  Les miraculés se hâtèrent ensuite de fuir vers Goose Creek avant que les Indiens ne se soient ressaisis.

 

 

 

Des tribus exangues

A l'instar de Custer, Rawlings avait mené ses troupes à la destruction.

Toutefois, si à Little Big Horn les Indiens n'avaient guère subi de pertes, la "Marche à la Mort" avait provoqué la perte de 2.000 guerriers indiens, soit 50% de la force qui immobilisait une moitié de l'armée des Etats-Unis dans le Far West. L'hiver 1876 - 1877 fut celui des dernières résistances importantes.  Peu après, Crazy Horse et Sitting Bull se rendirent et devinrent des prisonniers de guerre.  Ils ne tardèrent pas à être assassinés par les Américains : Crazy Horse le 7 septembre 1877 à la réserve de Red Cloud, Sitting Bull le 15 décembre 1890 au sein de la réserve de Standing Rock. La voie était libre pour les colonisateurs.  La grande résistance était brisée.



26/01/2013
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